
Il y a quelques semaines, notre collègue Mathilde a eu l’opportunité de passer une journée avec nos maraichères Les Pousses Poussent, à Sainte-Walburge. Elle nous partage ici ses apprentissages.
Félicie et Emmanuelle cultivent des légumes bio à Sainte-Walburge, sur les hauteurs de Liège. Elles vendent une partie de leur production directement aux habitant·es du quartier, via un système d’autocueillette, et réservent l’autre partie pour nos magasins.
Elles fournissent principalement notre magasin de Sainte-Walburge, situé à moins de deux kilomètres de leur terrain. Quand elle n’est pas au champ, Emmanuelle travaille d’ailleurs avec nous dans ce magasin.
Une journée sur la parcelle
Lors de cette journĂ©e passĂ©e sur leur parcelle, j’ai eu l’occasion de dĂ©couvrir plusieurs facettes de leur mĂ©tier : plantation, dĂ©sherbage, organisation…
J’ai commencé par repiquer des plants de pourpier. Cette activité m’a fait prendre conscience de la fragilité de certaines cultures. La plantation en elle-même demande déjà beaucoup d’attention, et par la suite, Félicie et Emmanuelle devront rester vigilantes face aux aléas climatiques, aux nuisibles, aux maladies, etc.
Mettre un plant en terre ne suffit pas : tout un travail de suivi et de soin l’accompagne.

L’après-midi, je me suis attaquée au désherbage d’une planche de carottes, un travail long et énergivore. Je me suis rendue compte que sur un terrain de maraîchage, il y a toujours mille choses à faire. Il faut bien connaître ses cultures et son sol pour identifier les tâches prioritaires, et savoir gérer son temps pour rester rentable. On ne peut pas passer ses journées à retirer chaque brin d’herbe.
Passer cette journée les mains dans la terre a renforcé mon respect pour celles et ceux qui, chaque jour, travaillent pour nous nourrir, tout en respectant la terre. Je suis d’autant plus fière de vendre leurs produits et de mettre leur travail en valeur dans nos magasins.



Interview de Félicie
1. Quelle est ton histoire ? Qu’est-ce qui t’a amené à faire ce métier ? Qu’est-ce qui te passionne ?
J’y ai pris goût toute petite, dans le jardin avec mon grand-père !
Si je me suis tournĂ©e vers ce mĂ©tier, c’est tout d’abord pour le plaisir d’ĂŞtre dehors, proche de la nature, mais aussi pour l’expĂ©rience humaine qu’il permet : vivre plus en autonomie, crĂ©er du lien dans le quartier, et donner accès Ă une alimentation de qualitĂ©.
2. Etes-vous passées en bio ? Quelles sont les étapes et difficultés de la conversion ?
Oui, on est passé en bio. Mais ça n’a pas été compliqué, parce qu’on travaillait déjà selon les principes du bio depuis le début! Il a fallu faire un peu d’administratif et passer le fameux contrôle, mais ça reste assez anecdotique.
Ce qui nous intéresse maintenant, c’est d’aller plus loin que le label, de pousser encore davantage notre démarche écologique!
Cela dit, le fait d’être officiellement labellisées bio reste important, ne serait-ce que pour les statistiques. Ça permet de faire masse, de montrer qu’on existe, et de ne plus être considérées comme du maraîchage conventionnel.
3. En quoi Les Petits Producteurs a-t-il changé ton rapport au travail ? Y a-t-il eu des améliorations depuis?
C’est une super collaboration, c’est chouette de faire partie d’un même écosystème humain, de nourrir le quartier.
D’autant plus pour Emmanuelle qui travaille un jour par semaine dans le magasin de Sainte-Walburge. Ça lui permet d’avoir un revenu plus stable, tout en recrĂ©ant un lien entre les client·es et les maraĂ®chèr·es.
4. Si tu avais une baguette magique, que changerais-tu ?
Arrêter l’instrumentalisation de l’agriculture au profit du capitalisme.







