Jeanine à la Ferme au Moulin

Le temps d’une journée, chaque employé des Petits Producteurs est parti mettre les mains dans la terre chez un de nos producteurs pour apprendre sur le terrain, de manière à mieux vous renseigner en magasin et à terme, vous emmener en visite.

Ce jour là, je me suis réveillée vers 4h15 et j’avais deux options, soit me lever, soit encore dormir. Jusque là, c’est logique!
J’ai choisi de me lever pour être plus tôt à la Ferme au Moulin comme mon intention était de me mettre le plus possible dans la peau du producteur. Je ne me suis pas inquiétée de l’heure puisqu’au par avant Emile m’avait dit qu’il commençait sa journée vers 5h du matin. Tôt, très tôt pour moi… Mais quand je suis arrivée vers 6 heures à la Ferme, pas d’Emile en vue. Pas de Cédric non plus, à première vue. J’ai toqué deux fois et finalement Cédric est venu m’ouvrir avec un « Tu es déjà là ». Très accueillant malgré tout, il m’a fait entrer. Il venait de se lever, avalait un bout et sa journée commençait déjà.

La journée pour Cédric commençait par une revue des commandes qui sont beaucoup des achats groupés en des points relais.
Il est important de commencer par ça pour savoir combien il faut récolter pour combler les commandes et les ventes à la ferme. J’ai découvert son petit magasin où ils vendent leurs produits aux particuliers, çàd lui, son épouse et sa maman pour que ça reste rentable. C’est pour cette raison aussi que le magasin n’est pas ouvert tous les jours pour pouvoir s’organiser pour les récoltes et les ventes à la ferme.

Pour les récoltes et les préparations des commandes, une stagiaire de Polynésie est venu aider et Dorian d’une trentaine d’années qui est engagé là-bas. Après le bilan des marchandises à récolter, je suis partie avec Cédric dans les serres où il m’a montré un peu sa production et le travail que ça comporte. Par exemple pour les tomates grimpantes, c’est un boulot fou de faire régulièrement tourner les tiges autour d’une corde suspendue. Il faut aussi enlever les gourmands çàd certaines excroissances pour ne pas qu’elles prennent trop d’énergie et qu’il en reste trop peu pour faire grossir les belles tomates. Tout ça demande beaucoup de temps et de savoir faire.
Après cela, il m’a demandé de couper les premiers haricots, vraiment les premiers au raz du sol quasi. Je comprends maintenant pourquoi les haricots ont ce prix là. Il m’a déjà fallu du temps pour cueillir 4 rangées et puis accroupi et à genou tout le long.
Cédric m’a dit;  » Tu comprends maintenant pourquoi les haricots sont si chers ». Evidemment, dans les plus grandes entreprises, ils font cela à la machine.
Ensuite, j’ai coupé une caisse de mesclun, ça c’est plutôt vite fait en comparaison avec les haricots. Ce jour là, j’ai eu beaucoup de chance, il drachait énormément et c’était la gadoue. Alors c’est vrai que je voulais me mettre dans la peau du producteur , c’était gagné mais j’étais trempée jusqu’aux os.

J’ai compris que des jours comme aujourd’hui font partie de leur métier et qu’ils ne peuvent pas se lever le matin et dirent » aujourd’hui on ne récolte pas, il pleut vraiment trop ». Car ils n’auraient rien à vendre. En plus, trop de pluie peut abîmer leurs récoltes. Ils sont tributaires du temps tout le temps.

Quand on a récolté une partie des commandes, on est reparti à la ferme pour laver certains légumes et préparer les commandes. Les commandes se récoltent toujours le jour avant pour garder plus de fraîcheur. Quand il fait chaud, ils lavent par exemple les salades, les mettent dans des caisses et les mettent de suite au frigo jusqu’au lendemain. Elles sont plus fraîches que récoltées le jour même et distribuées le jour même. Nous avons lavés les légumes dans une tine en fer dehors, sous la drache. Quasi tous les légumes à feuilles sont à laver, betteraves, navets, salades, carottes… Quand tout est lavé, on commence les commandes çàd peser les quantités pour chaque commande groupée mais aussi faire des bottes avec des élastiques comme pour les carottes, navets, …

Après l’effort, le réconfort, il est temps de manger un bout. On est rentré à l’intérieur, ouf un peu de chaleur. On était crottés et dégoulinants, la femme d’ouvrage venait de passer. On a donc enlevé tout ce qu’on pouvait pour ne pas salir. C’était un petit moment agréable et de partage.

L’après-midi, on a continuer nos récoltes et nos commandes. Cette fois-ci une partie des récoltes se sont faites dehors, par exemple bettes, navets et épinards. Surtout que les épinards avaient fleuri en partie et qu’il fallait les trier dans le champ. Sous la pluie évidemment. Nos grosses chaussures étaient toute mouillées et on s’enfonçait dans la gadoue. Quel spectacle! Cette partie de récolte a duré plusieurs heures. Ensuite retour à la ferme, laver les légumes et préparer les dernières commandes.

Voilà, il est plus ou moins 17h, la journée se termine pour moi. Mais continue encore pour eux. Voici en résumé une journée à la ferme, ce fut pour moi une très belle expérience. Je ne verrai plus les légumes de la même façon. Les producteurs donnent beaucoup d’eux même, de leur temps, de leur famille aussi pour nous proposer ces beaux et bons légumes.

Merci beaucoup à eux, je pense que nous sommes là pour les aider et tant mieux.

Jeanine

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