Isis chez Vent de Terre

Le temps d’une journée, chaque employé des Petits Producteurs est parti mettre les mains dans la terre chez un de nos producteurs pour apprendre sur le terrain, de manière à mieux vous renseigner en magasin et à terme, vous emmener en visite.

Vendredi 8 juin. Je me lève de bonne heure. Je suis tellement impatiente à l’idée d’aider un de nos petits producteurs ! J’ai rendez-vous avec l’équipe de Vent de Terre. Vent de terre est un projet tout récent de maraîchage en agrécologie. Quésquec’estquecetruc ? Si vous voulez avoir une idée de ce qu’est l ‘agroécologie en deux mots,  je vous conseil d’aller sur leur site: https://www.ventdeterre.be/le-projet/agroecologie.

Je saute dans le bus qui s’arrête juste devant les parcelles. Pas besoin de voiture, c’est le top pour être écolo! Après un accueil enjoué du chien, je découvre enfin où se cachent nos amis et je peux commencer ma journée de travail. Parce que ce n’est pas tout ça mais il y a mes collègues qui attendent la livraison des radis et mesclun 😉 Je fais la connaissance express de l’équipe. Elle est constituée de Gabriel, Vincent et Christian, renforcée par de nombreux bénévoles et stagiaires.

Pendant que Gabriel et Elodie, une sympathique bénévole, coupent le mesclun, je m’attaque avec Vincent un stagiaire ingénieur, à la ligne de radis. Pour limiter les insectes parasitaires tel que les altises, ils ont une super astuce: un fin filet est placé au dessus de ces légumes. Je me rends vite compte que les radis sont minuscules et ne vont pas être trop appréciés. Mais c’est ça ou rien… Presque toute la matinée, nous arrachons la ligne entière de radis, nous les trions (les radis avec un petit trou mangé par les limaces, et pourtant il y en a tellement, ne sont pas mis à la vente) puis nous en confectionnons des bottes et les lavons. Après ce travail réalisé, j’entame les oignons ciboule. Je coupe leur radicelles, fait également des bottes et coupe leur extrémités jaunies. Après une pause  bien méritée j’entame l’après-midi par la cueillette de fraises au goût irrésistible ! Pas évident de succomber à la tentation de les manger 😉

Enfin je prend un peu de temps pour poser des questions à Christian qui tient leur mini magasin créé depuis cette année. Je veux surtout apprendre leur trucs et astuces qu’ils utilisent pour éviter les pesticides et autres produits dangereux. Voiçi une petite liste non exhaustive de ce que j’ai appris qu’ils utilisent :

  • Différents purins: de rhubarbe, d’orties, de consoude, de sureau (répulsif, fongicide, engrais…). En effet, chez eux pas de  produits chimiques. Vincent me fait rire. Il n’arrive pas à tuer une limace et préfère la jeter plus loin. Je respecte ce choix et m’amuse à lancer les limaces dans les haies. Et oui j’en ai sauvé des vies ce jours là 😉
  • Ils testent le lactosérum (le petit-lait, le liquide qui reste après avoir fait le fromage) sur les plantations et en sont satisfait. En général, c’est utilisé sur les fruitiers comme antifongique et répulsif. Cette hiver, ils en ont pulvérisé dans leur 5 serres, 2 à 3 fois. Ils ont eu très peu de pucerons, juste un peu sur le cresson mais c’est tout. C’est leur producteur d’oeufs de Sprimont qui leur fournit ce petit lait.
  • Des associations notamment légumes-fleurs (attirent les insectes pollinisateurs, protègent) : par exemple, soucis, capucine entre les plants de tomates surtout pour attirer les pucerons qui reste sur ces fleurs et ne vont pas sur le plant de légume, tagète (pareil que pour les pucerons mais pour les limaces), consoude, bardane en fin et début de ligne (plante protectrice, contre le mildiou). Et  puis en plus c’est magnifique !
  • Du paillis de miscanthus (graminée de grande taille qui ressemble à du bambou, c’est local!). Il suffit d’une couche d’1cm pour empêcher les mauvais herbes de pousser car c’est extrêmement sec. Bonne alternative de la paille qui elle est un refuge à limace et à mulots. Le seul inconvénient, c’est qu’il est un  peu plus cher. On peut le garder plus d’un an et puis ça se décompose.
  • Des granules anti-limace ou cendre (utilisé avec parcimonie, uniquement si les cultures sont infestées de limaces)
  • Ils ont aussi comme projet d’utiliser dans la serre l‘impact de la musique sur les légumes et les insectes (pas de la techno évidemment;)), il existe des études scientifique là-dessus. Je trouve cela très intéressant !

Pour moi, cette journée a été très enrichissante. C’est tellement plus facile de parler d’un producteur quand on voit leur tête et leur travail. Comme dans tous secteurs où j’ai pu travailler, ce qui m’est toujours difficile c’est de constater tout le gaspillage, car on a pas le temps de pouvoir tout sauver, la rentabilité l’oblige. Mais je pense que pour limiter la casse nous pourrions quand même nous améliorer, autant les producteurs que nous pour faire comprendre aux clients que ce n’est pas toujours l’aspect extérieur qui compte…

Merci pour cette journée !

Isis

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